Trop de monde... Beaucoup, beaucoup trop de monde... Voici ce que regrettait régulièrement Clémence, alors que les "festivités" démarraient. Festivités ? Tu parles ! Des prières barbantes, suivies d'un sacrifice des plus barbares d'une pauvre brebis (au cours duquel Clémence retint avec peine un haut-le-coeur), et d'un discours soporifique... Sans compter que les Avaloniens les plus près d'elle la fixaient parfois, étant sans nul doute peu habitués pour l'heure de voir des personnes venant de l'Autre Côté... Inutile de dire à quel point cela donna fortement envie à Clémence de se faire la plus petite possible, la forçant ainsi à se ratatiner sur elle-même comme si cela allait vraiment la rendre invisible.... A un moment, elle tenta même de se faufiler dans la foule ! Après tout, vu le nombre de personnes présentes, qui remarquerait son absence ? Elle, elle n'avait qu'une envie : se glisser dans son lit. Certes, le logement qui serait le sien n'était pas des plus... propre... mais Clémence n'en avait cure : pour l'heure, elle voulait dormir, et s'éloigner le plus possible de la foule oppressante... Et au passage, choper quelques trucs à manger sur le buffet, parce qu'elle avait un petit creux, même si le coup de la brebis lui avait quelque peu réduit l'appétit en question... La jeune française commença donc à tourner les talons, lorsqu'une main se posa sur son bras, la forçant à se retourner : Frédérique, bien évidemment... Elle ne connaissait que trop bien sa sœur....

« Clém, tu restes, ça serait malpoli de ta part de partir maintenant... »

Ce petit murmure de Frédérique avait suffi à attirer l'attention des personnes les plus proches des soeurs, qui les foudroyèrent du regard, les punissant du manque de respect flagrant qu'elles avaient visiblement pour la soirée... Ce qui fit rougir Clémence en quelques secondes seulement, qui se contenta de fusiller du regard sa petite soeur, et de croiser finalement les bras sur son ventre, visiblement agacée. Alors que le discours du vieillard semblait s'éterniser (selon Clém), le ventre de cette dernière se mit à gargouiller, attirant à nouveau l'attention sur elle, ce qui la fit immédiatement baisser la tête ! La technique de l'autruche, vous connaissez ? Je ne vous vois pas, vous ne me voyez donc pas ! C'était celle que Clémence préférait ! La blondinette poussa un discret soupir de soulagement en entendant l'ancien terminer son monologue barbant (longue barbe du vieux = discours trop barbant !)

Alors que la foule commençait à se disperser pour aller festoyer, les musiciens se mirent en marche, attirant ainsi l'attention de Clémence sur leur petit groupe, la forçant à enfin relever la tête. Pendant quelques secondes, elle les écouta avec attention, avant de secouer négativement la tête, les sourcils froncés : aux oreilles de personne non-musicienne, ils jouaient très bien, mais pour quiconque s'y connaissait aussi bien qu'elle... Ils n'étaient pas en rythme ni même en accord....

« Même pas capable de jouer correctement ! », maugréa-t-elle dans sa barbe, s'attirant ainsi une claque sur le crâne de sa petite soeur, qui avait tout entendu ! « Mais quoi, Fred ? J'ai raison ! »

Le regard que lui lança sa petite soeur lui fit comprendre qu'il n'était pas le moment de parler du talent ou non des musiciens de la soirée.... Avec un nouveau soupir, Clémence se dirigea vers l'immense table, fort bien garni, par ailleurs... Alors qu'elle était en train de se remplir une assiette, elle entendit un grognon ronchonné à propos de la qualité de ses navets. En attrapant un morceau de pain, elle entendit cette fois-ci une voix enfantine. Et familière.... Arquant un sourcil, la jeune femme posa son bout de pain après avoir croqué dedans pour se mettre en quête du propriétaire de la voix, persuadée que la fatigue devait lui jouer des tours.... Quelle ne fut donc pas sa surprise de voir la frimousse bien connu du jeune Yuki De Danann, qui sautillait, amusé, une cuisse de poulet à la main, avec un jeune homme à ses côtés, qui paraissait amusé de la scène.

Un grand sourire illumina le visage de Clémence, qui, tout en se dirigeant vers Yuki, fouilla les tables du regard, pour repérer les parents de l'enfant. Croisant le regard Li Mei, la française la saluant d'un signe de tête, avant de rejoindre enfin Yuki.

« Bonjour Yuki ! », déclara-t-elle finalement, non sans dissimuler sa surprise de voir l'enfant, qu'elle avait gardé à maintes reprises, à Nantes. En fait, c'était les parents de Clémence qui lui avait trouver ce petit boulot, et à l'époque, Clémence ne s'était pas interroger pour savoir d'où ses parents pouvaient bien connaître la petite famille... Toutefois, elle était contente de voir des têtes familières dans ce dédale d'inconnus !